L’idée d’un film sur Niki de Saint Phalle serait venue à Céline Sallette en tombant sur une interview de la plasticienne sur Instagram, filmée dans son atelier en 1965 et rabrouant sans ménagement les questions sexistes d’un journaliste. La cinéaste dit avoir été frappée par sa verve de franc-tireuse, mais aussi par sa grande ressemblance avec Charlotte Le Bon. Et il n’y a rien de plus naturel en effet que de voir la comédienne endosser le rôle-titre du biopic consacré aux années d’émergence de l’artiste, avant le boom de notoriété internationale. Pas de grimage nécessaire, voix coulée dans les mêmes inflexions franco-américaines, port de tête qui ne s’en laisse pas conter – Le Bon et Saint Phalle ayant en commun d’avoir fait leurs débuts comme mannequins.
Parti pris
Premier long métrage réalisé par l’actrice Céline Sallette, Niki s’intéresse aux années qui suivent l’arrivée de la plasticienne en France en 1952 avec son premier époux, l’écrivain oulipien Harry Mathews, et court sur une grosse décennie : période où elle décide de plaquer sa vie de mère au foyer, est introduite aux cercles d’avant-garde de l’époque et rencontre le sculpteur Jean Tinguely (Damien Bonnard), avec qui elle formera un couple de légende. Une absence criante taraude cependant, puisque aucune œuvre de Niki de Saint Phalle n’apparaît à l’écran. La faute au désaccord opposé par les ayants droit, et dont la production dut s’accommoder. La contrainte (certes moins pénalisante que si le film avait couvert l’épo