Jetés au cœur d’une intrigue qui ne les a pas attendus pour démarrer, les spectateurs de Something Old, Something New, Something Borrowed de l’Argentin Hernán Rosselli voient défiler à l’écran des colonnes de chiffres, des liasses de billets et d’inquiétantes images de vidéosurveillance. Ils sont un peu comme son personnage principal, Maribel (Maribel Felpeto), qui tâtonne à l’aveugle vers une vérité familiale, mais aussi comme le peuple argentin tout entier, lequel n’en finit pas de naître au milieu de crises l’ayant précédé et avec lesquelles il doit se débrouiller sans forcément les comprendre.
Piscine en plastique
Les fortunes d’une famille de bookmakers de la banlieue de Buenos Aires, mises à mal par la disparition de leur chef et par de nouvelles velléités de remise en ordre, ont pour cadre un modeste lotissement où s’empilent des ordinateurs hors d’âge. L’économie parallèle, grand sujet argentin, décalque ici l’officielle avec humour, le film donnant d’abord l’impression de pénétrer dans une salle des marchés cheap (mêmes ordres incompréhensibles, même opacité capitaliste). La troupe de mafieux à la petite semaine qui s’y ébroue déploie toute sa truculence dans des scènes de repas ou de baignade en piscine en plastique, et démontre son aisance à manier le système D national (rien n’est légal, tout est normal) à un rythme staccato imprimé par un orgue électronique.
Note mélancolique
Mais l’effet produit par Something Old… n’est pas de faire sourire, plutôt de faire entendre une note mélancolique