Le problème que pose l’exercice des portraits réalisés en série durant les deux semaines du Festival de Cannes, c’est d’abord que tout le monde vous apparaît un peu sous le même jour – sur le toit-terrasse d’un hôtel ou dans l’un des salons du Palais des festivals – et toujours très (trop) préparé. Ça donne parfois lieu à des échanges un peu lisses, le plus souvent à des moments intéressants mais qu’on aurait aimé prolonger. Et puis il y en a toujours un dans le lot avec qui on a l’impression que la rencontre aurait été la même qu’on l’ait faite chez lui avec l’après-midi à tuer ou sur une plage de la Croisette avec une poignée de minutes devant nous. Dès qu’on le voit débouler, on sent que Daniel Kaluuya vient sans plan pré-établi.
Survêtement noir, bagues dorées, il a l’air plus avenant et décontracté que tous les gens que vous avez vus depuis le début du festival, y compris la caissière de Monoprix – surtout la caissière de Monoprix, en fait. Il faut dire que l’acteur anglais de 36 ans, découvert dans la série Skins avant d’exploser internationalement dans