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Cannes 2025 : «Jeunes Mères» des frères Dardenne, le cœur et les poupons

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Suivant des ados recueillies dans un centre pour mères en difficulté, les cinéastes belges signent un film inégal mais émouvant.
Les pensionnaires d'un centre d'aide aux «filles-mères», la plupart en âge d’être au collège, forment une communauté soudée. (Diaphana)
publié le 23 mai 2025 à 18h56

Il y a des films où les bébés sont joués par des poupées enveloppées dans des langes. Les comédiens bercent ces petits paquets inanimés comme des sacs de farine, remuent distraitement une poussette tout en jouant leur texte. On n’imaginerait jamais une telle combine chez les Dardenne, historiquement loués pour pétrir la glaise du réel à mains nues. Auraient-elles l’air si juvéniles et vulnérables, ces «filles-mères» au centre de leur nouveau long métrage, si l’on n’avait pas collé de vrais nourrissons dans les bras des actrices ?

Toutes sont constamment en train de foncer quelque part, s’extraire gauchement d’un bus, poursuivre un petit ami défaillant, semer une mère alcoolique – flèches d’opiniâtreté qui, comme toujours chez les Dardenne, traversent le film en guerrières. Elles arborent un même gabarit frêle, enfonçant le clou de cette jeunesse promise par le titre. Or il n’y a pas un plan qui permette d’oublier le poids de ces petits chargements vivants dans leurs bras, et l’insensée responsabilité qu’il représente.

Zèle pédagogique

Jeunes Mères suit le parcours de cinq (plus justement quatr