Kika court partout, et le film qui porte son nom, son film, la suit dans ses bonheurs, ses galères, ses rebondissements, ses douleurs mises de côté. Portrait d’un personnage de fiction, joué par Manon Clavel, à travers un Bruxelles réel, Kika d’Alexe Poukine parle du besoin, ou encore mieux : de la demande. La demande, par définition, est une chose qui déborde, qui dépasse les limites, qu’elle soit formulée, ou pas. Une chose pas si facile à comprendre, à filmer : difficile par définition, comment filmer ce qui déborde du cadre ? Assistante sociale, Kika tente par exemple de bien faire son travail, celui de soutenir et d’aiguiller les «bénéficiaires» des minima sociaux et des aides de l’Etat belge, même s’ils lui en demandent trop, l’un trop exigeant dans le couloir, l’autre, une vieille femme un peu médium, expulsée de son appart et que Kika secourt, mais trop intense émotionnellement.
Dessin d’une trajectoire
Amoureuse, Kika, encore jeune, est installée dans son vieux couple, mais elle tombe amoureuse d’un autre, David (Makita Samba), et fait le pari de tout quitter pour le réparateur de vélos. Quand les choses tournent au drame, à la perte sèche, Kika se retrouve dans la merde, avec sa fille Louison. Par hasard, par besoin, par la force des choses, elle se retrouve à apprendre le métier de dominatrice. Devenue travailleuse du sexe, peu familière des arcanes du BDSM, Kika tente là encore de bien faire son travail, satisfaire les besoins des clients : ses soumis, ce n’est parado