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Critique

Cannes 2025 : «La Disparition de Josef Mengele», cause et inconséquence

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Flou dans ses ambitions, le biopic de Kirill Serebrennikov sur le destin maintes fois imaginé du nazi nous perd dans son formalisme et ses accès d’indécence.

Le projet de Serebrennikov apparaît profondément indécis. (BAC Films)
Publié le 21/05/2025 à 19h43

En exil berlinois depuis le début de la guerre en Ukraine, Kirill Serebrennikov s’empare après ceux de Piotr Ilitch Tchaïkovski et d’Edouard Limonov du destin de Josef Mengele, dignitaire parmi les plus fantasmés du régime nazi. De The Boys From Brazil à des centaines de scientifiques sadiques du cinéma d’horreur, la figure de «l’ange de la mort» d’Auschwitz a d’autant plus infusé dans l’inconscient collectif qu’il est resté jusqu’au bout impuni par la justice internationale de ses exactions, mourant d’un accident vasculaire cérébral au Brésil en 1979 après avoir déjoué ses traqueurs pendant trente-cinq ans.

La consonance étrange de son nom devenu en soi «pop culturel» est pourtant citée dans la Disparition de Josef Mengele non pas comme celui d’un monstre mais évoquant celui d’une pâtisserie. Manière sans doute pour Serebrennikov de nous démon