Un film d’animation à la Quinzaine des cinéastes ? C’est suffisamment rare pour avoir eu envie de découvrir La mort n’existe pas, écrit, réalisé, monté par le Québécois Félix Dufour-Laperrière qui a déjà derrière lui une filmographie de nombreux courts métrages mais aussi des films documentaires et de l’animation (Ville neuve en 2018). Le sujet est assez gonflé, une réflexion sur l’action radicale d’un groupe de jeunes gens qui s’attaque à de riches propriétaires dans l’espoir de renverser un morceau du capitalisme prédateur. Mais l’offensive tourne au carnage et au fiasco et l’une des terroristes, Hélène, prend la fuite.
Tout le film est une sorte d’errance plus ou moins hallucinée dans de beaux à-plats paysagers sur les choix de vie, de société, sur l’action violente ou le repli dans le petit confort bourgeois. Les personnages sont tracés de manière peu engageante et le film est si sentencieux et fait si peu confiance aux images qu’on en est rapidement saoulé. D‘autant que le niveau de vraisemblance du groupuscule de départ et le sens de son attaque demeurent objectivement faibles ou mal positionnés pour rendre tout ce qui va suivre lesté d’autre chose que de vaines jongleries théoriques et tripotage de mèches existentielles en torte