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Cannes 2025 : «La Venue de l’avenir» de Cédric Klapisch, prévisible sur toute la lignée

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Présent à Cannes, hors compétition, pour la première fois, le cinéaste sert une histoire de famille et de bons sentiments qui rêve d’un Paris pittoresque et gouailleur.
Adèle (Suzanne Lindon) se rend à Paris pour tenter de rencontrer sa mère. ( StudioCanal)
publié le 23 mai 2025 à 17h57

La critique est méchante, injuste, elle se trompe tout le temps, c’est bien connu. On entend beaucoup plus rarement les cinéastes et producteurs touiller ce venin à l’encontre des responsables de gros festivals. Cédric Klapisch aurait toutes les raisons de se sentir ostracisé, lui qui en trente ans de carrière et des nombreux succès n’avait jamais été sélectionné à Cannes. Pas sympa. La Venue de l’avenir était donc projeté hors compétition mais avec le privilège tardif pour l’auteur de l‘Auberge espagnole d’une montée des marches en présence de son casting. Le film, dont le scénario est cosigné Santiago Amigorena, alterne le contemporain et l’évocation du début du XXe siècle au gré d’une histoire de succession, une maison normande laissée à l’abandon et dont le terrain est convoité par des promoteurs immobiliers pour y construire un parking écoresponsable et un hypermarché.

Ravages de la modernité

La délégation des héritiers (ils sont 30 en tout) en ouvrant la baraque découvre photos et tableaux qui sont autant de signes d’un destin évanoui, celui d’Adèle, fille de la campagne qui monte à Paris pour y retrouver sa mère qu’elle n’a pas connue et croise pendant ce périple Sarah Bernhardt, Nadar, Claude Monet… Le pittoresque du Paris d’antan avec ses artisans, sa gouaille de caboulot et la campagne encore omniprésente (la rue Caulaincourt au bout d’un champ de luzerne, ce genre) permet à Klapisch de rêver l’autrefois pour contempler les ravages de la modernité avec ses zones d’activités c