On se fait des films sur nos parents. Namir Abdel Messeeh, lui, en a fait son métier, ou plutôt sa grande histoire. Car peut-on parler de métier quand ses propres parents doutent, quand il est impossible de produire, quand son deuxième long métrage tarde tant à sortir ? Treize ans séparent ce film-ci de son premier, la Vierge, les Coptes et moi, mais Namir Abdel Messeeh est bien un cinéaste, ou disons qu’il y a plus de cinéma dans l’heure et quart de la Vie après Siham, son bijou de documentaire autobiographique présenté à l’Acid, que dans une tripotée de films vus ici depuis dix jours.
Le projet, énoncé dès les premières minutes par une voix off primesautière, est d’ailleurs de tout vivre par le cinéma, tout le temps, armé d’une caméra, quand bien même cela provoquerait l’exaspération croissante de ses proches – irruptions inopinées dans la chambre de ses enfants, questionnement incessant de ses parents. Filmer sur le vif, conversations de cuisine, déambulations dans la rue, main tendue durant un enterrement, masse brute de réel dont il restera bien quelque chose, un jour.
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La Vie après Siham est né à la mort de la mère du cinéaste, personnage incontournable de son premier long métrage autofictionnel, à qui il avait promis de faire un autre film. La cond