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Cannes 2025 : «L’Agent secret» de Kleber Mendonça Filho, carnaval de brio

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Virtuose, le thriller de Kleber Mendonça Filho sur un universitaire poursuivi par la dictature brésilienne dans les années 70 est très politique, brutal et joyeux.
Wagner Moura est le dissident Marcelo, héros et proie. (CinemaSco´pio - MK Production - )
publié le 18 mai 2025 à 18h55

Fernando travaille dans une banque du sang, à Recife. Il reçoit la visite de Flavia, documentaliste qui s’est retrouvée par hasard détentrice d’archives sur son père, jadis brûlantes et peut être en passe de le redevenir – elles datent de l’époque de la dictature militaire, et Bolsonaro est revenu au pouvoir. Au moment de se quitter, Fernando et Flavia évoquent le Pernambouc, dont ils sont tous les deux originaires, et les coïncidences qui rendent la vie romanesque. Il lui raconte qu’avant d’être une clinique, le bâtiment devant lequel ils se trouvent était un cinéma. L’Agent secret, film-roman débordant d’à peu près tout, ne raconte pas la vie de Fernando, mais l’histoire de son père, scientifique et universitaire harcelé par le régime. Il n’en possède aucun souvenir dont il puisse affirmer avec certitude qu’il n’ait été modelé sous l’influence de ce qu’on lui en a raconté.

Hormis quelques «flashforwards», l’Agent secret se déroule en 1977, alors que «Marcelo» revient à Recife en espérant récupérer son fils et des papiers pour quitter le pays. Les choses, et le film, ne se dérouleront pas comme prévu ni comme annoncés par le titre