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Libération
Critique

Cannes 2025 : «Laurent dans le vent», à ski mieux mieux

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Déambulation d’un jeune paumé qui en croise d’autres dans une station de sports d’hiver, le film très réussi du trio Anton ­Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon trouve le parfait équilibre entre drôlerie et dépression.
Laurent (Baptiste Perusat), Droopy au ski. (Arizona Distribution)
publié le 16 mai 2025 à 19h21

Dans l’atmosphère quelque peu asphyxiante de «win attitude» que promeut le Festival de Cannes – qui parvient presque à nous faire oublier que derrière l’armure de ses smokings et robes de soirée, ses airs bravaches d’en être, se cachent des individus intérieurement recroquevillés sur leurs angoisses d’abandon et leur sentiment d’illégitimité fondamentale –, il y avait un vrai bénéfice de fraîcheur et de retour au réel sans fard à découvrir à l’Acid Laurent dans le vent du trio Anton Balekdjian, Léo Couture, Mattéo Eustachon (découvert en 2022 avec le déjà réussi Mourir à Ibiza). Ce portrait d’un jeune homme flippé cherchant à faire une pause ou le point dans une station de ski hors saison où sa sœur possède un appartement est nettement plus ambitieux que ne peut le faire accroire son air de film rigolo et cool.

Constants changements de régime

Pas sûr a priori que l’espèce de petit vent de contrariété existentielle qui souffle sur l’esprit du jeune homme à la voix de fausset trouve à se réchauffer dans cet environnement où croiser un humain relève du trek. Pourtant au gré de déambulations hasardeuses sur les routes et chemins de randonnées, Laurent, à la dégaine de Droopy en pull flasque, multiplie les rencontres.