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Critique

Cannes 2025 : «Left-Handed Girl», un peu plus près des étals

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Dans un premier long métrage en solo, la cinéaste américano-taïwanaise Shih-Ching Tsou proche de Sean Baker chronique le retour d’une mère et ses filles dans un Taipei fait de galères et combines.
Un marché de nuit à Taipei, ses dédales de ruelles chargées forment le cœur battant de «Left-Handed Girl». (Le Pacte)
publié le 16 mai 2025 à 17h40

Un marché de nuit à Taipei, ses dédales de ruelles chargées à ras bord d’appétissants gadgets et animées par les cris d’un camelot époumoné forment le cœur battant de Left-Handed Girl, le premier long métrage de l’Américano-Taïwanaise Shih-Ching Tsou projeté à la Semaine de la critique. Une mère célibataire revient dans la ville après des années d’absence avec ses deux filles pour ouvrir un stand de nouilles qu’elle espère tant bien que mal rentabiliser (ça va être compliqué). Sa grande ado, I-Ann (Shih-Yuan Ma), révoltée et boudeuse, tente sa chance dans un stand de bétel où elle doit vendre des noix à moitié dénudée, et sa fille cadette, I-Jing (Nina Ye), dont l’absolue mignonnerie menace au départ d’engloutir le film sous des litres de sirop de sucre, transforme le marché en terrain de jeu qu’elle arpente avec une convoitise grandissante.

Sinuant entre feel-good, gros mélo et fresque féminine, peuplé de personnages pas tous convaincants, le film est à son meilleur dans sa chronique d’un Taipei d’arrière-cuisine fait de galères et combines, où une aïeule en voie de déclassement se fait passeuse de clandestins vers les Etats-Unis et où l’échoppe du prêteur sur gages devient un lieu de passage familier.

En 2004, Shih-Ching Tsou avait coréalisé