Un attaché de presse décale un rendez-vous prévu dans cinq minutes. Le temps que vous répondiez, le rendez-vous décalé est de nouveau décalé. Ah non, fausse alerte, il s’est trompé de jour. Pas grave, de toute façon on avait répondu au mauvais destinataire. Le téléphone sonne à nouveau : on vous propose de rencontrer un type qui refait tous les films des frères Lumière avec des brocolis, c’est merveilleux. Vous vous apprêtez à répondre quand soudain votre animalerie vous annonce par SMS une promo sur les sticks de bœuf séché et BAM ! vous explosez là sur la Croisette sous le regard de 25 Coréens médusés. Au milieu de tout ça, vous avez vu Sirat d’Oliver Laxe, présenté en sélection officielle où officie au côté de Sergi López une cohorte de teufeurs fous qui ressemble à celles des chasses nocturnes du folklore germanique, guerriers blessés, marqués, mutilés, perchés sur des montures inhumaines, camions aux allures de tanks détrituesques.
A les voir tous les quatre réunis sur la terrasse du Palais des festivals au lendemain de la projection de gala, on dirait que le film ne veut pas s’arrêter – même sapés chic, ils ont l’air de sortir d’une tornade. Il y a Richard Bellamy