Tout le monde ou presque a oublié que la Grande Arche de La Défense portait à son inauguration en 1989 le nom grandiloquent «d’arche de la fraternité» et que des idéaux en phase avec le bicentenaire de la Révolution ont présidé à son érection. Le monument, aujourd’hui immeuble de bureaux, n’a jamais trop imprimé l’imaginaire collectif, et sur le papier, un film inspiré par sa naissance n’avait pas de quoi galvaniser.
Mais l’Inconnu de la Grande Arche, cinquième long métrage de Stéphane Demoustier (Borgo) adapté d’un roman de Laurence Cossé, se révèle une madeleine très appétissante dans sa chronique des idéaux du premier septennat mitterrandien battus en brèche par le tournant libéral de 1986. Il est consacré à l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen, illust