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Critique

Cannes 2025 : «Lucky Lu», un poisseux pilote dans les rues de New York

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Contre-portrait de la ville loin de sa légende rutilante, le premier long métrage de Lloyd Lee Choi suit un livreur à vélo dans la frénésie urbaine.
Contre-allées obscures, rues détrempées, la ville semble avoir replongé dans l’atmosphère cafardeuse d’un polar seventies. (KMBO Films)
publié le 21 mai 2025 à 17h08

L’an dernier, Cannes vibrait à la découverte du trépidant Histoire de Souleymane de Boris Lojkine sur un livreur sans papier sillonnant les rues de Paris et dont on partageait par la fiction quelques-unes des galères, aussi bien son stress de prestataire payé à la tâche que ses déconvenues face à l’administration française. Lucky Lu, premier long métrage de Lloyd Lee Choi, commence sur le même rythme de frénésie urbaine avec son personnage principal pédalant comme un dératé dans New York, le nez collé à l’appli pour trouver les adresses des clients, son quotidien scandé par les sonneries des commandes.

Urgence douloureuse

Mais Lu joue de malchance (le sobriquet du titre est ironique), son vélo électrique, attaché pendant une livraison, est volé. Il doit poursuivre son taf à pied et on le voit essayer de gagner de l’argent en revendant quelques objets personnels car il vient tout juste de louer un nouvel appartement dans Chinatown afin de pouvoir accueillir sa femme et sa petite fille. Mais là encore, la poisse, l’avance payée pour sécuriser la location est une arnaque et il lui faut repayer l’intégralité des traites.

On ne peut pas dire que le film cherche à vous accrocher en dépit de l’urgen