Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sylvain Chomet est fidèle à ses obsessions passéistes, une certaine France d’autrefois aux rues pavées, pleines de théâtres, de cabarets, de boutiques d’artisans, un monde révolu mais révéré comme un âge d’or. Le succès international qui lance sa carrière, les Triplettes de Belleville, se déroulait dans les années 1950, de même que l’Illusionniste adapté d’un scénario non tourné de Jacques Tati et aujourd’hui ce biopic de Pagnol à l’heure de l’écriture de son autobiographie (la Gloire de mon père, le Château de ma mère…) propose encore de rêver à ce pittoresque d’antan que le stylisme daté du dessin achève de plonger dans le formol et la poussière.
Côté désabusé
Le personnage de l’écrivain et dramaturge ayant grandi à Marseille et monté à Paris pour y devenir célèbre, y faire fortune, est une success-story qui rappelle celle racontée par Grand Corps Malade avec Aznavour. De l’un à l’autre, il s’agit de portrait d’hommes constamment insatisfaits en dépit de leur réussite, confrontés à des drames (Pagnol perd une fille, Aznavour un fils), des hommes à femmes aussi qui collectionnent les aventures et ne se voient pas v