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Semaine de la critique

Cannes 2025 : «Planètes», un film d’animation en expédition pollen

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Dans sa fascinante expérience plastique, la réalisatrice du CNRS Momoko Seto suit l’épopée de grains de pissenlit rescapés d’une explosion nucléaire.

Les graines Dendelion, Baraban, Léonto et Taraxa, survivantes d'une explosion nucléaire.
ParSandra Onana
Cheffe de service adjointe - Culture
Publié le 22/05/2025 à 17h34

Sur le papier, Planètes convoque le souvenir du splendide Flow de Gints Zilbalodis révélé à Un certain regard l’an dernier. Sur le papier seulement, car le pari de fiction – conte d’animation antispéciste, sans dialogues et situé en pleine apocalypse – est tout autre, frayant plus carrément avec l’expérimental. «Arrête de regarder l’herbe pousser» est une phrase que n’a apparemment jamais entendu Momoko Seto, réalisatrice de documentaires scientifiques au CNRS, née à Tokyo et venue étudier en France au Fresnoy.

Avec son premier long métrage, elle signe une épopée du vivant au ras du sol, suivant le trajet intergalactique de grains de pissenlit réchappés d’une explosion nucléaire, à la recherche d’un sol habitable où prendre racine. Ils sont quatre (mais faut-il d’ailleurs les genrer ?), ont même des petits noms si l’on en croit le synopsis : Dendelion, Baraban, Léonto et Taraxa. Coiffés différemment, coupe pétard pour l’un, le front plus dégarni pour un autre, sensibles au moindre coup de vent, ils ont la grâce de petites ballerines en tutu blanc quand ils s’enfoncent dans la terre en virevoltant sur eux-mêmes, et communiquent avec des mignons couinements, façon infrasons extraterrestres.

Tous les périls seront dr