«Y avait-il plusieurs manières d‘être jeune dans les années 80 ?» s’interroge Marina, l’héroïne du Romería de l’Espagnole Carla Simón, qui enquête sur la jeunesse de ses parents emportés par l’épidémie du sida. La survenue au neuvième jour de compétition de ce beau film sobre semble en tout cas répondre à Julia Ducournau qu’il y avait plusieurs manières de filmer la jeunesse. Celle de Romería, limpide, délicate, exhibant ses coutures, séduit par sa manière lumineuse de tourner autour d‘une douleur. Démêlant un écheveau de non-dits familiaux, le film déploie avec un lyrisme retenu une histoire des absents, inspirée par celle de la cinéaste, qui a perdu ses parents dans l’épidémie alors qu’elle était enfant, mais qui s’inscrit aussi dans une tragédie nationale encore taboue au moment où se déroule le film, 2004 : la crise de l’héroïne des années Movida et d‘une jeunesse espagnole décimée par le sida. S’il y a en son sein une embardée onirique qui surprendra peut-être les connaisseurs du cinéma jusqu’ici naturaliste de Carla Simón (
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Cannes 2025 : «Romería» met l’absent sur la maladie
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Marina (Llúcia Garcia), apprentie cinéaste sur les traces du père. (Ad Vitam Distribution)
publié le 21 mai 2025 à 19h35