«Now let’s watch this fucking movie !» lance Kristen Stewart sur la scène d’Un certain regard. Les lumières de la salle Debussy tombent en retenant leur souffle, la décolo platine trempée dans le rouge sang et les socquettes blanches flottent un instant dans le noir de la persistance rétinienne. The Chronology of Water commence, frénétique, et ne s’arrêtera plus. Le premier film signé par la queer icon à la tâche de réalisatrice adapte les mémoires de Lidia Yuknavitch, un livre culte publié en français sous le titre la Mécanique des fluides.
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Il retrace donc l’existence torturée de Lidia (Imogen Poots), à partir des traumas de son enfance dans l’Oregon dans les années 60-70, alors qu’elle pratique la natation intensive et survit sous l’emprise d’un père abusif, puis en passant par les étapes de son devenir-écrivain, par doses d’autodestruction, de catharsis, de guérison. Le film se refuse radicalement à construire son récit au moyen de scènes à proprement parler, et nous lance plutôt dans un flux saccadé d’images, de phrases, de souvenirs et de sensations, tout en fragments de 16mm et de sons fantômes pour traduire les mouvements violents de la difficulté d’être.
A son meilleur, The Chronology of Water évoque le Malina de Werner