La synesthésie dont Paul Mescal (Lionel) annonce avoir la faculté dans les premières secondes de The History of Sound d’Oliver Hermanus ne donnera lieu par la suite à aucune explosion symphonique de splendeurs visuelles et sonores : c’est principalement dans le terne, le monocorde, le répétitif que le film cherchera les ressources de sa grande ambition romanesque. Fils de fermiers pauvres du Kentucky, Lionel est exfiltré de sa campagne par son goût de la musique et son génie du chant, qui l’envoient au conservatoire à Boston. C’est là qu’un beau soir de 1917, dans l’atmosphère enfumée d’un bar d’étudiants, la chanson fredonnée au piano par un joli garçon de son âge lui rappelle son enfance rurale. Paul Mescal et Josh O’Connor (David) tombent fous amoureux, et partagent à longueur de journée leur passion pour la chanson folk américaine. Après le retour de David du front européen de la Première Guerre Mondiale, les deux amants font un ultime voyage de recherche (et de camping) dans le Maine pour enregistrer sur des bobines de cire, de maison en cabanon, les chansons du peuple avant qu’elles ne disparaissent.
Sentiment irrémédiable
Mais David est changé par la guerre, rien ne sera plus jamais comme avant, et le film se lance a