Menu
Libération
En compétition

Cannes 2025 : «The Mastermind», cavale fade

Article réservé aux abonnés
Le long métrage de Kelly Reichardt sur la cavale d’un petit voleur d’art est desservi par son burlesque trop bridé et son image délavée.
Josh O'Connor dans «The Mastermind». (The Match Factory)
publié le 23 mai 2025 à 20h37

J.B. Mooney y est-il allé «carrément» en volant quatre tableaux du peintre moderniste Arthur Dove en plein jour dans un petit musée du Massachusetts avec deux acolytes idiots qui ont tenu en joue une gamine et tabassé un gardien ? Sans doute, et c’est un ratage complet : Mooney (Josh O’Connor, l’air accablé) est en cavale, des mafieux ont récupéré le butin, sa femme ne lui parle plus. Personne ne s’attendait à une telle tentative de coup d’éclat de la part de ce Mastermind (le titre du film est ironique) abonné à la lose et vivant des chèques de sa mère (Hope Davis) dans une Nouvelle-Angleterre encore confite dans un conservatisme bourgeois – les hippies qui manifestent contre la guerre du Vietnam sont tabassés, le père de Mooney (Bill Camp), juge, ne comprend toujours rien à l’art abstrait et soliloque dans les repas de famille. Le casse survient au premier tiers du film, le reste décrivant la molle cavale de Mooney dans une Amérique ultra-fliquée mais ne bénéficiant pas encore des techniques de surveillance contemporaines qui aurait interrompu l’affaire bien plus tôt.

Intention burlesque

Sur le papier, le polar aurait pu être très drôle, ou haletant, si Kelly Reichardt, pour la deuxième fois en compétition après