Signe des temps facile à repérer, dans cette compète 2025 où les films se militarisent à vue d’œil et tirent à balles réelles : chez Wes Anderson aussi, le sang n’a jamais autant coulé. On acquiescera que ça dit quelque chose de l’état du monde. Que ce douzième long métrage du Texan maniaque ne se donne pas pour (anti) héros un industriel de l’armement sans raison. Bon, et après ? Les démêlées burlesques d’un richissime magnat joué par Benicio Del Toro, partant à la rencontre de ses actionnaires pour élucider le sabotage de ses intérêts commerciaux, ne font pas une farce trépidante sur la prédation capitaliste. Ce monsieur qui ronflait à tue-tête au milieu de la projo presse de The Phoenician Scheme – pas dérangé par les vociférations aléatoires des comédiens en guise de rupture de ton, en anglais ou en français, so chic – en conviendra avec nous.
Cartoon d’espionnage
Comme dans Asteroid City (2023), la manière andersonienne, son souci stylisé de l’infiniment rikiki, se confronte à des enjeux scénaristiques étirés à des dimensions XXL. Après l’invasion extraterrestre et le vertige cosmique, une intrigue assommante de gros sous globalisée