The President’s Cake, tourné en Irak et censé se dérouler dans les années 90, au moment où l’embargo américain provoquait une pénurie alimentaire gravissime dans le pays, a tous les atours de l’honnête gruau que le festivalier lambda s’attend à devoir ingurgiter à un moment ou un autre de son séjour – contrée lointaine, enfants touchants, sentiments lisibles, dénonciation des régimes autoritaires. Premier long métrage de l’Américano-Irakien Hasan Hadi, prof dans le Graduate Film Center de la New York University, The President’s Cake, projeté à la Quinzaine des cinéastes, est à peu près conforme à ce qu’on en attendait une fois l’intrigue connue : une fillette élevée dans un village des marais par sa grand-mère est tirée au sort pour confectionner un gâteau célébrant l’anniversaire de Saddam Hussein, et doit s’exécuter sous peine d’être dénoncée bien qu’elle n’ait pas un sou vaillant. C’est l’occasion d’une virée en ville pour Lamia (Baneen Ahmed Nayyef) et son ami Saeed (Sajad Mohamad Qasem) lancés dans une course contre la montre sous influence du chef-d’œuvre d’Abbas Kiarostami Où est la maison de mon ami, tant leur équipée semée d’embûches découle en fin de compte de la nature cinglée du régime politique, faite d’absurde et d’arbitraire, qui a corrompu les moindres rapports humains et où les deux enfants, par ailleurs formidables non-professionnels, font front avec autant de naïveté que d’entêtement.
Là où le film intéresse quand même, c’est dans son p