Le jury du 78e Festival de Cannes, présidé par Juliette Binoche, a décerné la palme d’or au cinéaste iranien. Notre critique cannoise :
La présentation du nouveau film de Jafar Panahi en compétition à Cannes en présence du cinéaste est en soi un événement. Privé de son passeport depuis 2010, Panahi avait continué de travailler, créer, diffuser ses films et glaner de nombreux prix (lion d’or à Venise, ours d’or à Berlin, mais toujours pas de palme) sans jamais sortir d’Iran. «Même si les contraintes que le régime fait peser sur lui, sa carrière, le stressent, voire intimement le désespèrent, il est toujours prêt à aller de l’avant. C’est un combattant qui ne se rend pas facilement», c’est ainsi que son directeur de la photographie Amin Jafari évoquait le cinéaste à Libération pour la sortie, fin 2022, d’Aucun ours, réalisé et joué par un Panahi qui se trouvait alors incarcéré depuis plusieurs mois dans la prison d’Evin à Téhéran. La mobilisation internationale pour dénoncer sa détention, simultanée à celle de son collègue Mohammad Rasoulof, produisit alors peu d’effet, la situation dans le pays s’étant aggravée avec