Devant le Palais des festivals, un photographe remballe l’escabeau sur lequel il se perche chaque soir pour shooter les soirées de gala : «J’arrête pour quelques jours. Je reviendrai pour Scarlett Johansson. Et Denzel Washington, parce qu’il est trop sympa.» C’est vrai que les gens «trop sympa» à Cannes ne sont pas une pitance quotidienne. Mais si on cherche, on en trouve malgré tout, des gens «trop sympa». Comme Wagner Moura, acteur principal de l’Agent secret du Brésilien Kleber Mendonça Filho, présenté en sélection officielle. La palme du sourire et de la décontraction, avant on l’espère une autre. Chaleureux, enjoué, un pied resté dans l’adolescence qui lui donne quelque chose de léger et survolté à la fois, il vous présente immédiatement son épouse, prend des photos souvenir et vous traite globalement comme si vous étiez un vieux pote venu le retrouver sur la Côte d’Azur. En entretien, quand on vous prend le bras, vous tape sur l’épaule, on sent généralement la proximité surjouée, la séduction intéressée. Wagner Moura n’en est de toute évidence plus là.

Né en 1976, l’acteur a grandi dans le Nord-Est du Brésil