Menu
Libération
Quinzaine des cinéastes

Cannes 2025 : «Yes», la charge survoltée de Nadav Lapid contre la société israélienne

Article réservé aux abonnés
Dans un long métrage épuisant et courageux, le cinéaste israélien produit en temps réel la satire féroce d’un pays ivre de vengeance.
Yasmin et Y., couple qui s’adore. Au moins au début. (Les films du Bal)
publié le 22 mai 2025 à 20h52

Lalada-di-dada-dada… Le refrain entraînant et irritant de l’eurodance dégénérée de Be My Lover de La Bouche résonne sans jamais s’arrêter sur une fête décadente blindée d’officiels israéliens, alors que la caméra virevolte dans tous les sens entre le buffet et la piscine, à l’unisson d’un couple lancé dans une danse frénétique, inquiétante d’être trop enthousiaste, fun jusqu‘à l’atroce. Le nouveau film de Nadav Lapid vient de commencer, et Yes (Oui en français, Ken en hébreu) semble décidé à nous en mettre non seulement plein la vue, mais aussi plein la gueule, voire à nous la plonger de force dans un saladier de punch glacé. Comment faire du cinéma sous le fascisme, sous l’horreur ? La question n’est pas théorique ou historique mais urgente, surtout pour un cinéaste israélien filmant son pays, après le 7 Octobre, responsable de