Evidemment, qu’on scrute le visage de Honor Swinton Byrne, 23 ans, à la recherche de ce qu’on peut reconnaître de l’ADN de ses célèbres parents. Fille de la plus martienne des actrices britanniques, Tilda Swinton, et du dramaturge et artiste John Byrne, elle porte pour son premier rôle au cinéma les deux films autobiographiques The Souvenir I et II de Joanna Hogg, histoire d’amour toxique entre une jeune élève en cinéma, Julie, et un toxicomane plus âgé. Etudiante en deuxième année de psychologie (matière qu’elle envisage comme une «boîte à outils» pour la vie plus qu’un plan de carrière), Honor nous confirme qu’une enfance passée non loin des plateaux de tournage lui garantissait d’y trouver ses marques, malgré son inexpérience. «Ça me paraissait tout de même pas naturel d’être devant la caméra, j’avais l’impression que ma place était en coulisses à apporter les cafés !» Aussi allègre et joyeusement démonstrative dans la vie que son personnage est sage et rougissant – petit moineau upper class dans le film, coupée à la garçonne façon Winona Ryder britannique –, on ne l’aurait pas reconnue avec sa chevelure de sirène californienne, très assurée devant l’objectif de l’appareil photo bien qu’elle confie n’être pas si à l’aise avec son image.
Le carcan impitoyable des plannings n’aura pas permis de la réunir avec celle qui joue to