C’est drôle, cette litote avec laquelle Luàna Bajrami résume son parcours, avec un sourire modeste de pur constat : «Je pense avoir une petite capacité à m’adapter.» La terrasse ensoleillée de l’hôtel Univers lui va bien, et on la trouve désarmante de sérénité, toute en cheveux et en sourire dans sa jupe fendue, quand elle nous invite à nous asseoir d’un geste de cigarette. La première fois qu’on a vu ce visage de lune et ces très grands yeux (dans l’Heure de la sortie, en 2018), elle jouait une collégienne précoce pour Sébastien Marnier. Elle nous dit à quel point le cinéaste s’en voulait de l’arracher aux révisions du bac pour l’entraîner dans son film, loin d’anticiper cette réponse rassurante de la jeune actrice, décidément très bien castée : «Tu sais… J’ai des facilités.»
«Idéalisation de l’ailleurs»
Commencer le métier en tournant avec Céline Sciamma (suffisait d’enchaîner l’épreuve philo du bac avec le casting de la servante enceinte dans Portrait de la jeune fille en feu), Cédric Kahn,