Drôle de Cannes, n’a-t-on cessé d’entendre. Cannes juillettiste, Cannes déserté de ses usuelles foules de badauds chasseurs de stars et d’accrédités internationaux, Cannes sous un cagnard insolent, quand le reste de la France noyée sous des pluies diluviennes a les pieds dans l’eau. Notre photographe Lucile Boiron, dont c’est la première mission Croisette, y a crapahuté de tous côtés avec ses valises de matériel à bout de bras, chaque jour épaulée par son assistant Théo Sobelman. A l’heure du bilan photo, elle chiffre vingt et un portraits publiés tout au long du festival, à raison de deux par jour, et trente-deux shootés au total. C’est peu dire que le bizutage fut rude, dans cette suite où tout commença avec Adam Driver, l’homme qu’un décret tombé du ciel interdisait scrupuleusement de se lever pour la photo… Mais qu’un excédent de libre arbitre arracha à sa chaise dans les dernières secondes pour filer un coup de main au rangement du matos. «Un condensé de tout ce que peut redouter un photographe», en retient Lucile Boiron, «avec décompte final scandé par l’agent derrière mon épaule». Après un tel baptême du feu, la suite ne pouvait qu’en paraître moins extrême. «Prenez-moi en photo dans le miroir ! Comme Avedon, vous connaissez Richard Avedon ?» Ainsi parlait
Bilan photo
Cannes : on rend l’appareil ?
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Les actrices du film de Luana Bajrami «La colline où rugissent les lionnes» à Cannes, le 8 juillet.
publié le 18 juillet 2021 à 19h37
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