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Interview

Caroline Poggi et Jonathan Vinel, réalisateurs de «Eat the Night» : «On s’est dit que ce serait notre premier film dans le monde réel»

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Le duo derrière «Eat the Night» revient sur l’évolution de leur cinéma et leur nouveau rapport à la fiction.
Caroline Poggi et Jonathan Vinel. (Philippe Lebruman)
publié le 17 juillet 2024 à 6h47

Le duo et couple de cinéastes Caroline Poggi et Jonathan Vinel sort son deuxième long, Eat the night, comète dark qui fait exploser ensemble réel et virtuel sur fond d’ultraviolence sociale. Leurs films sont de plus en plus beaux, lâchant le nihilisme sans issue de leurs débuts pour un autre romantisme, palpitant et radical. Ils en parlent en liberté au café en bas de chez eux à Paris, où ils sont venus, elle de Corse, lui d’Occitanie, faire leurs études et leur vie il y a une quinzaine d’années.

Eat the night ne s’y résume pas, mais tout ce qui concerne le jeu vidéo en ligne auquel jouent les personnages, Darknoon, est bouleversant dans le film, avec le compte à rebours de la fin du serveur. Comment vous avez conçu cette dimension ?

Jonathan Vinel : Etant donné que le film est structuré par l’annonce de la fin du jeu, on s’était dit à l’écriture que ce serait le moment où toutes leurs peines et leurs sentiments convergeraient, pour ces retrouvailles des personnages. Mais ce qui était dur à maîtriser c’est qu’on a eu ces images très tard, vers la fin du montage. Donc on ne savait pas exactement ce que ça allait produire. C’était un peu tout l’enjeu du film, que ce soit émouvant, qu’on rentre dans le jeu, qu’on soit avec eux. Alors même que Darknoon en lui-même occupe une petite partie du film, comparé à l’histoire entre les trois personnages, c’était le lieu où les émotions devaient se déposer, se cristallis