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Libération
Pédocriminalité dans l'Eglise

«Ceci est mon corps» sur Arte : heurt de vérité

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Pendant six ans, Jérôme Clément-Wilz a documenté la procédure judiciaire à l’encontre du prêtre pédocriminel dont il a été victime dans son enfance. Un film intime et impressionnant.

Le film reconstitue les faits contre l’oubli et le déni. (Squawk / Arte)
Publié le 23/10/2025 à 20h12

Le film commence par cette cassette vidéo qu’une main, celle du réalisateur, insère dans le vieux lecteur. L’image de lui-même enfant soufflant ses bougies d’anniversaire clignote sur l’écran, entourée de ténèbres. Archive vacillante venue d’infiniment loin, où rien, pour le moment, ne vibre, petites flammes sans chaleur, souvenir sans souvenir. Quelque chose, que le film cherche, ne se trouve pas dans ces images. Où le trouver, vers quoi, vers qui se tourner ? La visite à la mère qui suit ce prologue donne le ton de tout, la mesure de l’épreuve, de l’obstacle. Son fils qui la filme se prépare à une confrontation, devant le juge, avec son violeur, qui lui a fait subir des violences sexuelles pendant huit ans, entre ses 8 et ses 16 ans, le prêtre Olivier de Scitivaux, alors incarcéré depuis peu.

Dépasser la froideur

Nous sommes en 2018, et Jérôme Clément-Wilz ne se souvient pas encore de tout, il cherche à recomposer l’histoire, la chronologie, les faits. Ceci est mon corps s’étale sur six ans, à lutter contre l’amnésie, et se termine en 2024 avec le procès définitif de l’agresseur. Mais à ce fils qui la laisse parler, l