Menu
Libération
Analyse

Césars 2024 : une cérémonie sous tension

Article réservé aux abonnés
Secoué par une nouvelle vague de témoignages et de plaintes pour violences sexuelles, le cinéma français apparaît fébrile face au déroulement incertain de sa grand-messe ce vendredi soir. L’académie et l’ensemble de la profession donnent des premiers gages d’écoute et de remise en question en programmant la prise de parole de Judith Godrèche.
Adèle Haenel aux césars en 2020. Judith Godrèche en 2004. Aissa Maiga en 2020. (Berzane Nasser. Arnal-Nebinge. Julien Hekimian/ABACA. Getty Images)
publié le 22 février 2024 à 21h27

Grande année, grand déballage. Le cinéma d’auteur français triomphe à l’international à travers l’irrésistible razzia effectuée par Justine Triet, érigée depuis sa palme d’or en ambassadrice rêvée de l’exception culturelle et de ce qu’on peut lui créditer de meilleur, collectant à peu près l’intégralité des prix possibles pour Anatomie d’une chute. Le film est bien parti pour poursuivre sur sa lancée aux césars, en pole position face à l’autre favori, le Règne animal de Thomas Cailley, aventureuse réussite couronnée par plus de 1 million d’entrées. En synchronie avec ce qui apparaît comme un appel d’air frais, un renouvellement de génération et de genre, le cinéma français prend cher. Le mouvement de dénonciation des violences sexistes et sexuelles le met structurellement en cause, lui et sa sacro-sainte politique des auteurs, ses systèmes d’idolâtrie d’hier ou d’aujourd’hui, cette culture de l’irresponsabilité et de l’immunité dénoncée notamment par Judith Godrèche, en déposant plainte contre les