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Rituel

Le palmarès des césars 2023 : «la Nuit du 12» de Dominik Moll, meilleur film

«La Nuit du 12» sort grand vainqueur de cette 48e cérémonie. Alice Diop remporte une statuette dans la catégorie premier film. Retrouvez ici tous les lauréats.

Dominik Moll et son «casting» de «la Nuit du 12», désigné meilleur film, qui a remporté six césars au cours de la 48e cérémonie. (EMMANUEL DUNAND/AFP)
Publié le 24/02/2023 à 20h40

Révélation masculine pour Bastien Bouillon, meilleur second rôle masculin pour Bouli Lanners, meilleur son à François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas, meilleure adaptation pour le duo Gilles Marchand et Dominik Moll, ce dernier récupérant aussi celui de la meilleure réalisation, le polar sur un féminicide irrésolu, la Nuit du 12 est le grand gagnant de la soirée et jusqu’à décrocher le César du meilleur film, alors que pendant plusieurs années une règle (d’ailleurs absurde) voulait qu’il ne soit pas possible de cumuler réalisation et meilleur film. La comédie d’auteur l’Innocent de Louis Garrel, a priori favori puisque le plus nommé dans 11 catégories, permet à Noémie Merlant de décrocher le prix de la meilleure actrice dans un second rôle et à Garrel le césar du meilleur scénario original partagé avec Tanguy Viel et Naïla Guiguet mais il s’agit néanmoins d’une déconvenue pour l’équipe au regard des attentes suscitées par sa place de choix en début de soirée.

Ouverte en fanfare par Jamel Debbouze, la seule personne en France capable de casser d’entrée de jeu le fameux malaise des Césars – ce rire généralement crispé qui lance la soirée sur de très mauvaise base de fausse décontraction – la 48e cérémonie s’est déroulée sans anicroche ou presque ce vendredi soir à l’Olympia. On l’a beaucoup dit, cette année, le couac de l’absence des réalisatrices dans la catégorie meilleure réalisation est d’ores et déjà atténué par une forte présence des femmes récompensées dans diverses catégories puisque de Michaela Pavlatova, césar du meilleur film d’animation pour Ma famille afghane à Saint-Omer d’Alice Diop, meilleur premier film, en passant par la compositrice Irène Drésel pour la bande originale d’A plein temps, le sentiment d’un mouvement de fond d’un renouvellement paritaire est lisible. Les deux films les plus nommés, l’Innocent et la Nuit du 12 sont par ailleurs produit par des productrices, Anne-Dominique Toussaint pour le premier, Carole Scotta et Barbara Letellier pour le second.

Le prix de la meilleure comédienne va à Virginie Efira qui comme elle l’a dit avec humour ayant tourné «63 films cette année» avait mis toutes les chances de son côté. C’est finalement sa prestation de victime des attentats du 13 novembre dans Revoir Paris d’Alice Winocour qui lui permet de décrocher pour la première fois un césar. L’apparition surprise de Brad Pitt pour remettre le césar d’honneur à David Fincher qui l’a révélé dans Seven a soulevé l’assistance en une houle de glamour hollywoodien d’évidence aussi galvanisante qu’une injection de dopamine. Pour le coup, le show était objectivement moins plombé que d’habitude et dominé par des nombreuses adresses aux femmes, à la fois par le renouvellement qu’elles apportent à la profession mais aussi comme victime persistante d’une violence masculine dont la Nuit du 12 fait son sujet, son souci, qui a su convaincre aussi bien le public avec plus de 500 000 entrées en France et cette moisson de statuettes par le vote des membres de l’Académie.


César du meilleur espoir féminin

Nadia Tereszkiewicz dans les Amandiers

Marion Barbeau dans En corps ; Guslagie Malanda dans Saint Omer ; Rebecca Marder dans Une jeune fille qui va bien ; Mallory Wanecque dans les Pires


César du meilleur espoir masculin

Bastien Bouillon dans la Nuit du 12

Stefan Crépon dans Peter Von Kant ; Dimitri Doré dans Bruno Reidal, confession d’un meurtrier ; Paul Kircher dans le Lycéen ; Aliocha Reinert dans Petite Nature


César du meilleur court métrage de fiction

Partir un jour réalisé par Amélie Bonnin

Haut les cœurs réalisé par Adrian Moyse Dullin ; Le Roi David réalisé par Lila Pinell ; Les Vertueuses réalisé par Stéphanie Halfon


César des meilleurs costumes

Gigi Lepage pour Simone - le voyage du siècle

Caroline de Vivaise pour les Amandiers ; Jean-Pierre Larroque pour Couleurs de l’incendie ; Emmanuelle Youchnovsky pour En attendant Bojangles ; Corinne Bruand pour l’Innocent ; Praxedes de Vilallonga pour Pacifiction


César des meilleurs décors

Christian Marti pour Simone - le voyage du siècle

Emmanuelle Duplay pour les Amandiers ; Sebastian Birchler pour Couleurs de l’incendie ; Michel Barthélémy pour la Nuit du 12 ; Sebastian Vogler pour Pacifiction


César du meilleur premier film

Saint Omer réalisé par Alice Diop, son interview lors de la sortie du film à (re)lire ici

Bruno Reidal, confession d’un meurtrier réalisé par Vincent Le Port ; Falcon Lake réalisé par Charlotte Le Bon ; Les Pires réalisé par Lise Akoka et Romane Gueret ; Le Sixième enfant réalisé par Léopold Legrand


César du meilleur court métrage d’animation

La Vie sexuelle de mamie réalisé par Urska Djukic et Emilie Pigeard

Câline réalisé par Margot Reumont ; Noir-Soleil réalisé par Marie Larrivé


César du meilleur film d’animation

Ma famille afghane, réalisé par Michaela Pavlatova

Ernest et Célestine : le voyage en Charabie, réalisé par Jean-Christophe Roger et Julien Chheng; Le Petit Nicolas. Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ?, réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre


César du meilleur son

François Maurel, Olivier Mortier et Luc Thomas pour la Nuit du 12

Cyril Moisson, Nicolas Moreau et Cyril Holtz pour En corps ; Laurent Benaïm, Alexis Meynet et Olivier Guillaume pour l’Innocent ; Cédric Deloche, Alexis Place, Gwennolé Le Borgne et Marc Doisne pour Novembre ; Jordi Ribas, Benjamin Laurent et Bruno Tarrière pour Pacifiction


César de la meilleure actrice dans un second rôle

Noémie Merlant dans l’Innocent. Son portrait à retrouver là

Judith Chemla dans le Sixième enfant ; Anaïs Demoustier dans Novembre ; Anouk Grinberg dans l’Innocent ; Lyna Khoudri dans Novembre


César de la meilleure musique originale

Irène Drésel pour A plein temps

Alexandre Desplat pour Coupez ! ; Grégoire Hétzel pour l’Innocent ; Olivier Marguerit pour la Nuit du 12 ; Marc Verdaguer et Joe Robinson pour Pacifiction ; Anton Sanko pour les Passagers de la nuit


César du meilleur court métrage documentaire

Maria Schneider, 1983 réalisé par Elisabeth Subrin

Churchill, Polar Bear Town réalisé par Annabelle Amoros ; Ecoutez le battement de nous images réalisé par Audrey et Maxime Jean-Baptiste


César du meilleur film documentaire

Retour à Reims (fragments) réalisé par Jean-Gabriel Périot

Allons enfants réalisé par Thierry Demaizière et Alban Tuerai ; Les Années super 8 réalisé par Annie Ernaux et David Ernaux-Briot ; Le Chêne réalisé par Laurent Charbonnier et Michel Seydoux ; Jane par Charlotte réalisé par Charlotte Gainsbourg


César des meilleurs effets visuels

Laurens Hermann pour Notre-Dame brûle

Guillaume Marien pour les Cinq Diables ; Sébastien Rame pour Fumer fait tousser ; Mikaël Tanguy pour Novembre ; Marco del Bianco pour Pacifiction


César du meilleur film étranger

As Bestas réalisé par Rodrigo Sorogoyen

Close réalisé par Lukas Dhont ; La Conspiration du Caire réalisé par Tarik Saleh ; Eo réalisé par Jerzy Skolimowski ; Sans filtre réalisé par Ruben Östlund


César de la meilleure photographie

Artur Tort pour Pacifiction

Julien Poupard pour les Amandiers ; Alexis Kavyrchine pour En corps ; Patrick Ghiringhelli pour la Nuit du 12 ; Claire Mathon pour Saint Omer


César du meilleur montage

Mathilde Van de Moortel pour A plein temps

Anne-Sophie Bion pour En corps ; Pierre Deschamps pour l’Innocent ; Laure Gardette pour Novembre ; Laurent Rouan pour la Nuit du 12


César de la meilleure réalisation

Dominik Moll pour la Nuit du 12

Cédric Klapisch pour En corps ; Louis Garrel pour l’Innocent ; Cédric Jimenez pour Novembre ; Albert Serra pour Pacifiction


César du meilleur scénario original

Louis Garrel, Tanguy Viel et Naïla Guiguet pour l’Innocent

Eric Gravel pour A plein temps ; Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy pour les Amandiers ; Cédric Klapisch et Santiago Amigorena pour En corps ; Alice Diop, Amrita David et Marie Ndiaye pour Saint Omer


César de la meilleure adaptation

Gilles Marchand et Dominik Moll pour la Nuit du 12

Michel Hazanavicius pour Coupez ! ; Thierry de Peretti et Jeanne Aptekman pour Enquête sur un scandale d’Etat


César du meilleur acteur dans un second rôle

Bouli Lanners dans la Nuit du 12. On l’avait croisé à Cannes

François Civil dans En corps ; Micha Lescot dans les Amandiers ; Pio Marmaï dans En corps ; Roschdy Zem dans l’Innocent


César de la meilleure actrice

Virginie Efira dans Revoir Paris

Fanny Ardant dans les Jeunes Amants ; Juliette Binoche dans Ouistreham ; Laure Calamy dans A plein temps ; Adèle Exarchopoulos dans Rien à foutre


César du meilleur acteur

Benoît Magimel dans Pacifiction. Il avait répondu aux questions de Libé à la sortie du film

Jean Dujardin dans Novembre ; Louis Garrel dans l’Innocent ; Vincent Macaigne dans Chronique d’une liaison passagère ; Denis Ménochet dans Peter Von Kant


César du meilleur film

La Nuit du 12 produit par Caroline Benjo, Barbara Letellier, Carole Scotta et Simon Arnal, réalisé par Dominik Moll

Les Amandiers produit par Alexandra Henochsberg et Patrick Sobelman, réalisé par Valeria Bruni Tedeschi ; En corps produit par Bruno Levy, réalisé par Crédit Klapisch ; L’Innocent produit par Anne-Dominique Toussaint, réalisé par Louis Garrel ; Pacifiction produit par Pierre Olivier Bardet, réalisé par Albert Serra