Ariane Ascaride, désignée maîtresse de cérémonie aux côtés de Diane Kruger, Juliette Binoche, Jean-Pascal Zadi ou Bérénice Bejo, l’a prédit sur le tapis rouge quelques minutes avant le début de la cérémonie : «Ça va pas être comme d’habitude.» Valérie Lemercier, présidente quant à elle d’une cérémonie dont l’enjeu féministe n’aura pu échapper à personne, avait sans doute une idée à peu près similaire en tête en annonçant l’impératif d’abandonner au passé ce monde dans lequel «le corps des hommes était à la disposition des autres».
Introduit par Ariane Ascaride et une standing ovation de la «curieuse famille» du cinéma français, le discours de Judith Godrèche, qui survient après «trente ans de silence» et plusieurs semaines de bouleversants bouleversements à l’origine d’une deuxième vague du #MeToo du cinéma français, s’est achevé sur une citation de Céline et Julie vont en bateau de Jacques Rivette, «Céline : “il était une fois”. Julie : ”Il était deux fois, il était trois fois.” Céline : “Il était que cette fois ça ne se passera pas, pas comme les autres fois.”»
Debrief
Anatomie d’une chute de Justine Triet, palme d’or à Cannes, déjà multirécompensé, succès public et qui concourt pour les oscars, était nommé onze fois. Le film repart avec six prix, dont ceux du meilleur scénario original, de la meilleure réalisation, et du meilleur film. Justine Triet est la première cinéaste femme à être récompensée comme meilleure réalisatrice depuis Tonie Marshall en 2000 pour Vénus Beauté (Institut). Le Règne animal de Thomas Cailley, nommé douze fois, a reçu quatre césars.
Deux césars d’honneur ont été remis au cours de la soirée, l’un à l’actrice, musicienne et cinéaste Agnès Jaoui et l’autre au réalisateur américain Christopher Nolan, dont le méga succès Oppenheimer figurait dans la liste des césars du meilleur film étranger, qui a été attribué à Simple comme Sylvain, de la Québecoise, Monia Chokri – elle s’en est excusée.
Meilleure actrice dans un second rôle
Adèle Exarchopoulos dans Je verrai toujours vos visages
Nommées : Miou-Miou dans Je verrai toujours vos visages ; Elodie Bouchez dans Je verrai toujours vos visages ; Leïla Bekhti dans Je verrai toujours vos visages ; Galatea Bellugi dans Chien de la casse.
Meilleure adaptation
Audrey Diwan et Valérie Donzelli pour l’Amour et les Forêts
Nommées : Vanessa Filho pour le Consentement ; Catherine Breillat pour l’Eté dernier.
Meilleurs costumes
Ariane Daurat pour le Règne animal
Nommés : Jürgen Doering pour Jeanne du Barry ; Pascaline Chavanne pour Mon crime ; Tran Nu Yên-Khê pour la Passion de Dodin Bouffant ; Thierry Delettre pour les Trois Mousquetaires.
Meilleurs décors
Stéphane Taillasson pour les Trois Mousquetaires
Nommés : Emmanuelle Duplay pour Anatomie d’une chute ; Angelo Zamparutti pour Jeanne du Barry ; Thomas Baquéni pour la Passion de Dodin Bouffant ; Julia Lemaire pour le Règne animal.
Meilleur premier film
Chien de la casse réalisé par Jean-Baptiste Durand
Nommés : Bernadette réalisé par Léa Domenach ; le Ravissement réalisé par Iris Kaltenbäck ; Vermines réalisé par Sébastien Vanicek ; Vincent doit mourir réalisé par Stéphan Castang.
Meilleur son
Fabrice Osinski, Raphaël Sohier, Matthieu Fichet et Niels Barletta pour le Règne animal
Nommés : Julien Sicart, Fanny Martin, Jeanne Delplancq et Olivier Goinard pour Anatomie d’une chute ; Rémi Daru, Guadalupe Cassius, Loïc Prian et Marc Doisne pour Je verrai toujours vos visages ; Erwan Kerzanet, Sylvain Malbrant et Olivier Guillaume pour le Procès Goldman ; David Rit, Gwennolé Le Borgne, Olivier Touche, Cyril Holtz et Niels Barletta pour les Trois Mousquetaires.
Meilleur court métrage d’animation
Eté 96 réalisé par Mathilde Bédouet
Nommés : Drôles d’oiseaux réalisé par Charlie Belin ; la Forêt de mademoiselle Tang réalisé par Denis Do.
Meilleur film d’animation
Linda veut du poulet réalisé par Chiara Malta et Sébastien Laudenbach
Nommés : Interdit aux chiens et aux Italiens réalisé par Alain Ughetto ; ; Mars Express réalisé par Jérémie Périn.
Meilleure révélation féminine
Ella Rumpf dans le Théorème de Marguerite
Nommées : Rebecca Marder dans De Grandes espérances ; Céleste Brunnquell dans la Fille de son père ; Kim Higelin dans le Consentement ; Suzanne Jouannet dans la Voie royale.
Meilleure révélation masculine
Raphaël Quenard dans Chien de la casse
Nommés : Julien Frison dans Le Théorème de Marguerite ; Paul Kircher dans Le Règne animal ; Milo Machado-Graner dans Anatomie d’une chute ; Samuel Kircher dans L’Été dernier
Meilleur court métrage de fiction
L’Attente réalisé par Alice Douard
Nommés : Boléro réalisé par Nans Laborde-Jourdàa ; Rapide réalisé par Paul Rigoux ; les Silencieux réalisé par Basile Vuillemin.
Meilleurs effets visuels
Cyrille Bonjean, Bruno Sommier et Jean-Louis Autret pour le Règne animal
Nommés : Thomas Duval pour Acide ; Lise Fischer et Cédric Fayolle pour la Montagne ; ; Olivier Cauwet pour les Trois Mousquetaires ; Léo Ewald pour Vermines.
Meilleur acteur dans un second rôle
Swann Arlaud dans Anatomie d’une chute
Nommés : Pio Marmaï dans Yannick ; Arthur Harari dans le Procès Goldman ; Anthony Bajon dans Chien de la casse ; Antoine Reinartz dans Anatomie d’une chute.
Meilleure musique originale
Andrea Laszlo de Simone pour le Règne animal
Nommés : Vitalic pour Disco Boy ; Delphine Malaussena pour Chien de la casse ; Guillaume Roussel pour les Trois Mousquetaires ; Gabriel Yared pour l’Amour et les Forêts.
Meilleur scénario original
Arthur Harari et Justine Triet pour Anatomie d’une chute
Nommés : Jean-Baptiste Durand pour Chien de la casse ; ; Cédric Kahn et Nathalie Hertzberg pour le Procès Goldman ; Jeanne Herry pour Je verrai toujours vos visages ; Pauline Munier et Thomas Cailley pour le Règne animal.
Meilleur court métrage documentaire
La Mécanique des fluides réalisé par Gala Hernández Lópe
Nommés : l’Acteur réalisé par Hugo David et Raphaël Quenard ; l’Effet de mes rides réalisé par Claude Delafosse.
Meilleur film documentaire
Les Filles d’Olfa réalisé par Kaouther Ben Hania
Nommés : Atlantic Bar réalisé par Fanny Molins ; Little Girl Blue réalisé par Mona Achache ; Notre corps réalisé par Claire Simon ; Sur l’Adamant réalisé par Nicolas Philibert.
Meilleur film étranger
Simple comme Sylvain réalisé par Monia Chokri
Nommés : l’Enlèvement de Marco Bellocchio ; les Feuilles mortes de Aki Kaurismaki ; Oppenheimer de Christopher Nolan ; Perfect Days réalisé par Wim Wenders.
Meilleure photographie
David Cailley pour le Règne animal
Nommés : Nicolas Bolduc pour les Trois Mousquetaires ; Simon Beaufils pour Anatomie d’une chute ; Patrick Ghiringhelli pour le Procès Goldman ; Jonathan Ricquebourg pour la Passion de Dodin Bouffant.
Meilleur montage
Laurent Sénéchal pour Anatomie d’une chute
Nommés : Francis Vesin pour Je verrai toujours vos visages ; Valérie Loiseleux pour Little Girl Blue ; Yann Dedet pour le Procès Goldman ; Lilian Corbeille pour le Règne animal.
Meilleure réalisation
Justine Triet pour Anatomie d’une chute
Nommés : Catherine Breillat pour l’Eté dernier ; Jeanne Herry pour Je verrai toujours vos visages ; Cédric Kahn pour le Procès Goldman ; Thomas Cailley pour le Règne animal.
Meilleur acteur
Arieh Worthalter dans le Procès Goldman
Nommés : Melvil Poupaud dans l’Amour et les Forêts ; Romain Duris dans le Règne animal ; Benjamin Lavernhe dans l’Abbé Pierre ; Raphaël Quenard dans Yannick.
Meilleure actrice
Sandra Hüller dans Anatomie d’une chute
Nommées : Léa Drucker dans l’Eté dernier ; Marion Cotillard dans Little Girl Blue ; Virginie Efira dans l’Amour et les Forêts ; Hafsia Herzi dans le Ravissement.
Meilleur film
Anatomie d’une chute réalisé par Justine Triet, produit par Marie-Ange Luciani et David Thion
Nommés : Chien de la casse réalisé par Jean-Baptiste Durand, produit par Anaïs Bertrand ; Je verrai toujours vos visages réalisé par Jeanne Herry, produit par Hugo Sélignac, Alain Attal ; le Procès Goldman réalisé par Cédric Kahn, produit par Benjamin Elalouf ; le Règne animal réalisé par Thomas Cailley, produit par Pierre Guyard.