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Libération
Documentaire

«Chienne de rouge», l’appât du sanguin

Ancienne ­chroniqueuse ­judiciaire, Yamina Zoutat consacre à l’hémoglobine un documentaire un peu fourre-tout mais souvent fascinant.
Le film s’offre comme une ­divagation libre sur un thème très vaste. (Shellac)
publié le 14 février 2024 à 5h12

Drôle de documentaire, pas banal, que celui ­entrepris par Yamina Zoutat, ancienne ­chroniqueuse ­judiciaire marquée par le procès du sang contaminé qu’elle dut couvrir au début de sa carrière, et cette consigne intransigeante de sa hiérarchie : surtout, pas d’images sanguinolentes. Et pourquoi donc ? L’intéressée ne se privera pas ce coup-ci, laissant l’objet du tabou goutter à l’écran : c’est noirâtre, c’est gluant, ça brille. Mêlant ­souvenirs personnels, extraits de films, trajets ­nocturnes dans la ­voiture d’un convoyeur de sang, consultations ­de patients greffés, le film s’offre comme une ­divagation libre sur un thème sans doute trop vaste (comme pour un sujet journalistique, on se dit qu’il gagnerait à être «anglé»). Frôlant l’effet pot-pourri sans qu’on saisisse toujours la ­logique qui l’innerve – philosophique, scientifique, ­pédagogique ou purement plastique – le résultat ­réserve malgré tout de beaux moments de ­fascination.

Chienne de rouge de Yamina Zoutat. 1 h 36.