Drôle de documentaire, pas banal, que celui entrepris par Yamina Zoutat, ancienne chroniqueuse judiciaire marquée par le procès du sang contaminé qu’elle dut couvrir au début de sa carrière, et cette consigne intransigeante de sa hiérarchie : surtout, pas d’images sanguinolentes. Et pourquoi donc ? L’intéressée ne se privera pas ce coup-ci, laissant l’objet du tabou goutter à l’écran : c’est noirâtre, c’est gluant, ça brille. Mêlant souvenirs personnels, extraits de films, trajets nocturnes dans la voiture d’un convoyeur de sang, consultations de patients greffés, le film s’offre comme une divagation libre sur un thème sans doute trop vaste (comme pour un sujet journalistique, on se dit qu’il gagnerait à être «anglé»). Frôlant l’effet pot-pourri sans qu’on saisisse toujours la logique qui l’innerve – philosophique, scientifique, pédagogique ou purement plastique – le résultat réserve malgré tout de beaux moments de fascination.
Documentaire
«Chienne de rouge», l’appât du sanguin
Le film s’offre comme une divagation libre sur un thème très vaste. (Shellac)
par Sandra Onana
publié le 14 février 2024 à 5h12
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