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Séances inclusives

Cinéma et handicap : «Ça devrait être la norme, pas l’exception, d’être tous ensemble comme ça !»

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Le handicap au quotidiendossier
Le cinéma la Fauvette de Neuilly-Plaisance, en partenariat avec l’association Ciné Relax, propose chaque mois une séance adaptée aux personnes handicapées.
Luminosité et volume sonore adaptés, sous-titres et audiodescription pour les malentendants : les projections organisées par l'association Ciné Relax permettent aux personnes en situation de handicap de se réapproprier le cinéma. (Mathieu Thomasset/Hans Lucas)
publié le 18 janvier 2023 à 12h33

Dans l’obscurité, un pâle halo de lumière caresse les fauteuils de velours rouge de la salle de cinéma. Un brassard jaune fluorescent enroulé autour du bras gauche, Katia, bénévole au sein de l’association Ciné-Relax, promène sa lampe dans les allées verticales, manifestant délicatement sa présence au cas où l’un des spectateurs aurait besoin de sortir de la salle. Car tous les premiers samedis du mois, le cinéma la Fauvette, accroché aux hauteurs du plateau de Neuilly-Plaisance, est le théâtre d’une séance un peu particulière. L’association Ciné Relax y propose, en partenariat avec les cinémas et les collectivités locales, des séances inclusives ouvertes aux personnes autistes, polyhandicapées, ou ayant un handicap cognitif ou intellectuel.

«Ces séances ont vu le jour en 2005, donc il y a bientôt dix-huit ans», retrace Amar Nafa, délégué général de Culture Relax. Le dispositif est né à l’initiative de parents d’enfants handicapés. Pour ce public, les difficultés d’accès au cinéma n’étaient pas liées aux déplacements, mais à l’impossibilité de bouger, de parler, de vocaliser ses émotions pendant la projection, ce qui rendait les escapades cinématographiques inenvisageables. «Les parents se rendaient compte qu’ils attiraient des regards de pitié, ou d’agressivité de la part des autres spectateurs. Et leurs réflexions transformaient en épreuve ce qui est censé être un moment de plaisir et de partage en famille», déplore Amar Nafa.

«D’autres parents ne ten