Le changement de culture dans le milieu du cinéma se précise. En plein mouvement de libération de la parole sur les violences sexuelles commises dans le cinéma français sur des mineurs, les représentants des professionnels du cinéma, actuellement réunis autour de la table pour les négociations sur la convention collective de la production audiovisuelle, ont décidé, selon RTL, que les mineurs devraient désormais obligatoirement être accompagnés sur les plateaux par un professionnel, afin de l’encadrer, et de le protéger.
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La décision concernerait donc les 4 000 enfants et adolescents qui tournent chaque année dans les films et séries produites en France. En cas de non-respect de cette nouvelle règle, les productions réfractaires s’exposent à la suspension des aides financières du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Les accompagnants devront aussi désormais présenter des extraits de casier judiciaires, et disposer d’expérience significative dans le suivi des mineurs. Toutefois, aucune date de mise en application de ce changement n’a été communiquée.
L’obligation de la présence d’accompagnateurs pour mineurs sur les plateaux de tournage était demandée par l’actrice Judith Godrèche, qui avait évoqué devant le Sénat fin février la nécessité de réformer le suivi des jeunes acteurs dans le cinéma français, afin de les protéger des agresseurs. L’actrice dont le passage au Césars avait été remarqué, avait témoigné des agressions commises par les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, alors qu’elle était mineure. Sa prise de parole a déclenché une vague de témoignages entourant les violences sexuelles dans le cinéma.
Jusqu’ici, la présence d’un accompagnateur, également assimilable à un coach pour jeune acteur, était facultative. Le travail des enfants en France étant interdit par le Code du Travail, l’engagement de mineurs de moins de 16 ans est subordonné au passage devant la Commission des enfants du spectacle. Dirigée par un préfet et composée d’un juge, d’un médecin, et de représentants des services de l’enfance, elle impose des rendez-vous avec la médecine du travail.