Résolument non violente, la Cour des comptes n’est semble-t-il pas fan du lexique réservé au moment brûlant de délivrance de ses rapports. La cour «épingle», «étrille», «tacle», voire «rosse» ? En des mots plus sucrés, les magistrats financiers ont donc envoyé un «message de vigilance» au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) en rendant, ce mercredi 20 septembre, les conclusions du rapport présenté par le premier président Pierre Moscovici. Le message est celui d’un rappel à l’ordre de l’établissement public sur sa gestion financière et gouvernance générale, non sans avoir distribué bisous et bravos préalables à ce «pilier» de la politique culturelle, particulièrement réactif aux mutations de l’industrie.
Sur la défensive
Pointés tout de même : le soupçon d’un «surfinancement public à l’échelle de la filière», que «la faible lisibilité des états comptables et financiers» n’est pas en mesure de dissiper. Mais aussi un niveau de contrôle «sous-dimensionné au regard de la taille de l’opérateur» et de sa puissance financière (821 millions d’euros en 2022), sans oublier le thème bien connu d’une abondance et croissance continue du nombre de films français (+20% entre 2011 et 2019), au prix d’un affaiblissement de leurs chances de performer. La cour des comptes étaye : le nombre de films bonnets d’âne, représentant moins de 20 000 entrées, est passé de 58 à 89 entre 2011 et 2019.
Vu l’extrême sensibilité de la profession sur le thème de l’exception c