Qu’il la rêve, la magnifie ou lui tende un miroir implacable et lucide… Qu’il témoigne de sa géographie mouvante, de ses mutations urbaines ou ressuscite un monde qui n’existe plus… Le cinéma trouve dans la ville un inépuisable réservoir à fictions. Avec ses quartiers populaires, sa misère, sa vitalité brouillonne, sa grâce chantante, sa lumière mais aussi ses zones d’ombre, sa corruption et le crime organisé qui la gangrène, Naples a inspiré bien des cinéastes. En témoigne le festival qui se tient durant une dizaine de jours à l’Auditorium du Louvre, en marge de l’exposition de peintures Naples à Paris que le musée lui consacre jusqu’en janvier prochain, exposition d’une soixantaine d’œuvres issues des collections somptueuses du musée de Capodimonte.
Commedia dell’arte et ballet chatoyant
Une vingtaine de films, mêlant classiques et raretés, entretiens et cartes blanches à Isabella Rossellini et Paolo Sorrentino, ouvrent un faisceau de regards contrastés sur la ville sans en oblitérer la violence, au point qu’on l’associe parfois à l’un des maîtres genres du cinéma transalpin : le film de mafia – on songe évidemment à Gomorra de Matteo Garrone ou au récent