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Côté court 2024 : le festival a l’esprit d’ailleurs

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Marquée par le voyage sous toutes ses coutures, la 33e édition du rendez-vous pantinois navigue dans la solitude des métropoles, les retrouvailles en pleine nature ou l’expérimentation de territoires dématérialisés.
«Flyers» de Florence Basilio. (Festival Côté court)
publié le 11 juin 2024 à 15h45

Sur l’offre pléthorique de la 33e édition du festival Côté court, qui se tient du 5 au 15 juin à Pantin (Seine-Saint-Denis), semble souvent souffler une même envie d’échappée. Au-delà des anthologies dédiées à un territoire étranger (focus sur le cinéma iranien) ou au défrichage de nouvelles formes par le biais des sélections Prospective cinéma et Grand Angle, de nombreuses fictions se tournent vers le voyage, y compris au sein d’espaces urbains familiers revisités de biais en quête de soi-même (Où est passée Cécile ? d’Esther Jouzeau) ou dans le regret de vacances ajournées (la Distraction de Valentine Guégan et Hugo Lemaire).

En résulte un éventail d’errances au cœur des villes, traversées à pied, en tram, à la nage ou même à rollers dans le cas de Flyers de Florence Basilio. Les patins vintage, vissés aux pieds du jeune héros Lucien, traduisent même la nature du personnage : livreur de prospectus à la fois véloce et gauche, il semble appartenir à une époque bientôt révolue. Et pour cause, il s’envole dans quelques heures pour l’étranger et entame sa dernière tournée de distribution dans un Pigalle nocturne fait de cinémas pornos, de troquets pour initiés et de parkings souterrains.

Entre mélancolie et burlesque, Flyers chemine d’un visage à l’autre de cet inframonde chaleureux mais déserté, sé