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Romance

«Coup de chance» : Woody Allen ressasse son je dangereux

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Après une entame enflée de clichés, ce récit de tromperie dans un Paris fantasmé se ressaisit autour de l’obsession du cinéaste pour les hommes funestes.
Fanny (Lou de Laâge) trompe son richissime mari avec le jeune Alain (Niels Schneider).
publié le 26 septembre 2023 à 16h52

Cinquantième long métrage de l’increvable New-Yorkais, Coup de chance a été tourné intégralement en français, notre pays faisant office de terre d’asile pour des réalisateurs dont le passé jugé pour le moins problématique (il est visé par des accusations d’agressions sexuelles) a ressurgi à la faveur du mouvement #MeToo – Roman Polanski pouvait y tourner jusqu’au scandale des césars, Woody Allen jusqu’à quand ? Dans ce film parisien, le cinéaste renoue avec sa veine du mitan des années 2000 (Match Point, Scoop), soit les grandes années de Scarlett Johansson, des coups du destin malicieusement fomentés par des scénarios retors, et d’une fascination sarcastique pour la figure du beau gosse monstrueux. Ces éléments sont repris quasiment à l’identique, simplement translatés dans ce Paris rive droite qu’Allen fantasme comme un nid de milliardaires (le couple formé par Lou de Laâge et Melvil Poupaud) et de poètes (le jeune Alain, joué par Niels Schneider, écrivain en chambre de bonne), les deux espèces s’acoquinant facilement sur un banc du jardin des Tuileries autour d’un jambon-beurre.

Lever le lièvre

Fanny donc, épouse du richissime Jean, se met à le tromper avec Alain. Cette romance initiale a tout d’une parenth