Menu
Libération
Critique

Dans «Hijo de Sicario», le Mexique de guerre en fils

Article réservé aux abonnés
Les cinéastes Astrid Rondero et Fernanda Valadez décrivent la violence du narcotrafic du point de vue des enfants, premières victimes.
Juan Jesús Varela interprète Sujo, enfant jeté dans la violence. ( Damned Distribution)
publié le 21 août 2024 à 8h02

Hasard du calendrier ou bonne idée de distributeur, Hijo de Sicario, réalisé par deux cinéastes mexicaines préoccupées par la situation de leur regard («Nous pensons que la force de nos films vient de notre appartenance à une minorité et qu’ils nous engagent à raconter les histoires de notre époque»), sort en même temps qu’Emilia Perez, film tourné par un cinéaste français en région parisienne avec lequel il partage un décor, le Mexique, et un contexte, celui des cartels qui supplicient sa population.

Voie de sortie

Autre hasard, le film de Jacques Audiard échafaude son drame sur la réalité des corps évanouis des victimes, quand celui d’Astrid Rondero et Fernanda Valadez se préoccupe des victimes collatérales, les enfants. Plus proche de la réalité sociale et politique du Mexique que des fantasmes suscités par le narcotrafic ayant depuis longtemps intégré l’attirail de la pop culture, Hijo de Sicario aurait peut-être gagné d’ailleurs à sortir en France sous son titre original de Sujo, du prénom donné au protagoniste par son père assassiné. On suit le rejeton à différentes époques de sa jeunesse, de la petite enfance à la vingtaine, chacune chapitrée à la manière d’un roman d’apprentissage – ce que le film assume d’être jusque dans ses clins d’œil appuyés à Jude l’obscur de Thomas Hardy, da