La scène, racontée par un professionnel, a lieu il y a deux ans lors de l’un des dîners «les plus importants de l’année pour notre industrie», en présence des «collègues, collaborateurs, partenaires sociaux» et du président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), Dominique Boutonnat. «Je venais d’être nommé à une commission, et décide d’aller le saluer et remercier de cet honneur, que je prends très au sérieux. Il a souri après m’avoir regardé de haut en bas, et a répondu : “Vous allez voir beaucoup de porno, j’espère que vous aimez ça. La salle de projection est super confortable, vous verrez. Je n’y vais jamais, mais quand vous y serez, je passerai vous voir du coup.”» Sidération du jeune homme, qui souligne qu’il ne partage aucune familiarité préalable avec le président du CNC, et que l’interaction a eu lieu devant des témoins, le laissant «sonné et dégoûté». «Lui avait l’air d’être dans sa normalité, en toute impunité. Personne n’avait l’air surpris. Jamais je n’ai vu de contenu pornographique au CNC, évidemment, et lorsque j’ai recroisé Dominique Boutonnat à un événement professionnel important, il était tellement soûl que je ne pense pas qu’il m’ait reconnu.»

Cinéastes et producteurs en témoignent sous réserve d’anonymat : le maintien de Dominique Boutonnat à la tête du CNC met à mal la respectabilité de la fonction. Renvoyé devant le tribunal correctionnel le 14 juin pour «agression sexuelle» sur son filleul (âgé de 2