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Libération
Road movie

«Nos jours sauvages», la caravane lasse

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Premier long métrage de Vasílis Kekátos, ce road-movie sur un groupe de jeunes marginaux en van ne transporte pas.

«Nos jours sauvages» de Vasílis Kekátos. (Condor Distribution.)
Publié le 07/10/2025 à 23h57

Après Un simple accident, sorti mercredi dernier, un nouveau film-van cette semaine : Nos jours sauvages sinue en roue libre sur les routes de Grèce, dans le camping-car d’un groupe de hippies modernes, mi-raveurs mi-mandrins, peace and love de principe, garçons et filles enchaînant braquages à la Robin des Bois, teufs et embrouilles.

Chloé, la vingtaine, a fait leur rencontre après une fugue qui a manqué de mal tourner : la jeune qui vagabonde en voiture avec un type BCBG, jusque-là serviable, ne tarde pas à réaliser que si elle s’obstine à se refuser à lui, il passera outre. Bouclée dans la voiture sur une aire d’autoroute, Chloé en grande terreur alerte les passagers d’un van en train de faire le plein, qui vole à sa rescousse.

Déséquilibre de traitement

Ces dix premières minutes du premier long de Vasílis Kekátos en sont la meilleure part, et c’est la part violente – l’effraction quelquefois de quelque chose d’extérieur à la troupe. La raison n’en est pas très nette et peut-être pas à son honneur. Le reste du film enchaîne, à vitesse réduite et constante, chromos souriants, fêtes pour le fun vite éclipsées, paysages de posters, de lagons soudain déserts, altérités en survol d’une caméra légère, alternance dosée de caresses panamoureuses et d’agressivité d’amochés (sur un sujet voisin,