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Critique

Dans «Pris au piège», Darren Aronofsky en flagrant délire

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Un ex-espoir du baseball, dont la carrière a été torpillée par un accident, se retrouve traqué par des malfrats après un cat-sitting. Entre dadas et panoplie visuelle habituelle, Aronofsky tente cette fois la déconnade avec un thriller barré.
Matt Smith et Austin Butler dans «Pris au piège» de Darren Aronofsky. (Niko Tavernise/Sony Picures Releasing France)
publié le 26 août 2025 à 20h48

Pris au piège doit être le premier vrai film de récréation de Darren Aronofsky, cinéaste d’obédience pachydermique, qui voudrait prouver ici qu’il n’est pas incapable de déconnade : à New York, en 1998, un barman (Austin Butler, constamment ahuri) se retrouve traqué par des malfrats de tous bords pour une histoire de magot caché. Tout ça parce qu’il a accepté de faire du cat-sitting.

Le choix de la période, prétexte pour ranger les smartphones et faire tourner la playlist d’époque (Ray of Light de Madonna, Wandering Star de Portishead), raccroche aussi le film à toute la production néo-noire décalée et pittoresque de la décennie (True Romance, The Big Lebowski ou les films de Guy Ritchie) que le cinéaste tente de convoquer avec une touche d’After Hours de Martin Scorsese pour la spirale kafkaïenne, cité ici via le caméo de son acteur Griffin Dunne. Non sans sa panoplie visuelle habituelle (travellings, gros plans pour bien voir les narines des personnages, caméra en plongée genre «Dieu vous juge»), plus sobre qu’à l’accoutumée, et ses dadas.

Fantaisie nostalgique

Hank, le personnage de Butler, est encore un de ces corps brisés masos qu’il affectionne : après Mickey Rourke, catcheur de The Wrestler et Natalie Portman, ballerine de