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Ressortie

«Dead or Alive» : Takashi Miike prend au triple

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Sortie entre 1999 et 2002, la trilogie intense, brillante et chaotique du réalisateur japonais fait son retour en salles.
«Dead Or Alive 2 : Birds» raconte la mise au vert de deux tueurs à gages rivaux, isolés sur une île et renouant avec leur enfance. (Splendor Films)
publié le 19 juillet 2024 à 16h49

Deux types aux mines patibulaires dans un port lugubre, gangsters à la petite semaine, impers et lunettes noires, se tournent vers la caméra comme s’ils venaient de l’apercevoir et s’étonnaient de sa présence, avant de lancer, avec un air maussade et un fort accent japonais : «one, two, one, two, three, four» – et envoyer le générique au son d’un garage punk primitif. On pourra faire le compte, mais peu de scènes introductives tournées dans les années 90 sont en mesure de rivaliser avec celle du premier volet de Dead or Alive, sorti en 1999 et marquant le point de départ d’une ébouriffante trilogie qui se poursuivra avec Dead or Alive 2 : Birds (2000) et Dead or Alive Final (2002).

Aux commandes de cette fresque délirante, Takashi Miike, cinéaste prolifique, provocateur, pénible et visionnaire. Capable de tout, à commencer par perdre son monde en passant sans prévenir du polar taiseux (Rainy Dog, 1997) à la comédie musicale horrifique (The Happiness of the Katakuris, 2001), du thriller gore et immoral (Ichii the Killer, 2000) au film d’action pour enfants (Ninja Kids, 2011). Si beaucoup l’ont découvert en 1999 avec Audition et son intenable scène de torture finale, on conseillera aux novices de plutôt entrer en religion Miike avec les trois Dead or Alive, qui ressortent cet été en salles et restent ce qu’il a fait de plus synthétique, accessible et puissamment effréné.

Après son introduction kaurismakienne,