Avez-vous déniché la tarte aux pommes dans la vitrine de la pizzeria du Parrain ? Sûrement pas, mais Dean Tavoularis, son chef décorateur, qui a tout fait pour l’y mettre, la voit encore. Le grand artiste, connu pour ses collaborations avec Francis Ford Coppola, de la trilogie tragique (1972-1974-1990) de la famille Corleone à Apocalypse Now (1979), ou Michelangelo Antonioni (Zabriskie Point, 1970), est le roi du détail. Il aura aidé le Nouvel Hollywood à aérer l’idée même de décor, à le sortir de sa vision ornementale de studio pour en faire un personnage à part entière, à base de longs repérages documentés, inauguré avec le Texas années 30 de Bonnie et Clyde (1967) d’Arthur Penn. Sans jamais oublier le drame créé par un beau sol carrelé ou le fuselage rutilant d’une voiture.
Il est au centre d’une rétrospective à la Cinémathèque française jusqu’au 11 novembre et d’un excellent et beau livre d’entretiens avec le journaliste américain Jordan Mintzer, Conversations avec Dean Tavoularis (éditions Synecdoche), où il revient en détail sur cinquante ans de carrière achevées avec Carnage (2011) de Roman Polanski