Film de restitutions, Dahomey l’est à plusieurs titres, et peut-être d’abord car sa réalisatrice, Mati Diop, y rend la parole aux premiers concernés. Le fantastique y donne une voix aux œuvres, et un débat organisé dans la seconde partie permet à la jeunesse béninoise, divisée sur le sujet du retour de ces œuvres, de s’y livrer à des échanges très vifs, en toute liberté. Trois d’entre eux l’évoquent avec nous.
Gildas Adannou : «Il faudrait que tout nous soit retourné»
«Je suis auteur réalisateur, et j’étais au Bénin quand une première équipe est arrivée pour tourner. Ils avaient des difficultés pour pénétrer dans l’université d’Abomey-Calavi. La productrice exécutive m’a appelé, je les ai aidés, puis suis devenu, un peu plus tard, assistant réalisateur de Mati sur le film. L’idée d’organiser et filmer un débat avec des jeunes est née, et l’une de mes charges a été d’en trouver qui avaient une opinion et envie de dire quelque chose, puis de modérer le débat.
«Il y avait eu une forte communication organisée au Bénin autour des restitutions, donc presque tout le monde savait que des choses allaient revenir. Ce qui m’intéressait, c’était de voir si ce sujet était une véritable préoccupation pour ces jeunes,