Le soleil s’est levé ce lundi, radieux, pour briller sur l’exception culturelle. Après sept mois de laborieuses négociations, rythmées par les coups de sang, les invectives, ultimatums et autres perfidies, les professionnels du cinéma ont scellé leur accord sur une nouvelle chronologie des médias, qui encadre en France les délais de diffusion des films par chaque acteur de la chaîne. Cette nouvelle mouture est la dernière pièce d’un édifice complexe, visant à préserver l’équilibre aux pieds d’argile de tout un écosystème. Suite logique de la transposition du décret Smad («services de médias audiovisuels à la demande»), elle acte une fenêtre plus favorable pour les services de streaming, en contrepartie de leurs nouvelles obligations de financement en France. En effet, 20 % à 25 % de leur chiffre d’affaires local doivent être désormais investis dans la «création audiovisuelle» (séries fictions et documentaires compris) française et européenne. Une manne à relativiser pour le cinéma quand on sait que Netflix, plutôt porté séries, fléchera seulement 4 % de son chiffre d’affaires français vers la production de dix films par an…
Avancée majeure : les plateformes, qui doivent actuellement attendre trois ans pour diffuser les films après leurs sorties en salle, ont obtenu une nouvelle fenêtre, fixée à dix-sept mois par défaut. C’est moins bien que les douze mois que les pouvoirs publics avaient un temps fait miroiter aux dealers de streaming. Ce délai pourra toutefois