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Depardieu et la «chasse à l’homme» : Macron le père l’amoral

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Violences sexuellesdossier
Habitué des sauts périlleux rhétoriques, le Président, qui a volé au secours de l’acteur dans «C à vous» à renfort de grands mots et trémolos, réserve ses appels à la modération à ses contradicteurs.
Gérard Depardieu lors de sa remise de la Légion d'honneur à Paris en mai 1996, et Emmanuel Macron à l'Elysée en avril 2019. (Vincent Amalvy et Ludovic Marin/AFP)
publié le 21 décembre 2023 à 17h09

On sait que dans le parcours des grandes écoles, il est d’usage de former les étudiants, la future «élite» autoproclamée, à jongler avec les discours et les concepts, endosser à titre d’exercice les arguments de l’ennemi et les proférer avec aplomb et sincérité. C’est le sophisme ou la sophistique pour les nuls, devenu un concours de rhétorique où Emmanuel Macron paraît toujours rejouer son titre de premier de la classe. Lors de l’émission C à vous, le président de la République a opéré plusieurs sauts périlleux arrière théoriques en expliquant notamment que la loi immigration plébiscitée par Marine Le Pen était une défaite pour le Rassemblement national. Comprenne qui pourra.

Mais il était plus surprenant encore de le voir enfourcher son cheval de bataille très finkelkrautien en pointant avec de grands mots («changement anthropologique») le fait que «nos sociétés sont en train de perdre un certain rapport à la civilité, à la décence, au respect de l’autre. Et on s’habitue progressivement à une violence langagière, à des attaques aux biens, puis à des attaques aux personnes». En cause, les réseaux sociaux aux échanges tissés «d’insultes, de raccourci